Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE.

SECTION I.re

DANS le système de l’émission, il semble que rien ne devrait être plus simple que le phénomène des ombres portées, sur-tout quand l’objet éclairant est réduit à un point lumineux ; et cependant rien n’est plus compliqué. En supposant que la surface des corps possède une propriété répulsive capable de changer la direction des rayons lumineux qui en passent très-près, on doit s’attendre seulement à voir les ombres augmenter de largeur et se fondre un peu vers leur contour avec la partie éclairée. Cependant elles sont bordées de trois franges colorées très-distinctes, quand on se sert de lumière blanche, et d’un bien plus grand nombre encore de bandes obscures et brillantes lorsque la lumière qu’on emploie est sensiblement homogène. Nous appellerons ces franges, extérieures, et nous donnerons le nom de franges intérieures à celles qu’on aperçoit au milieu des ombres étroites.

En adoptant la théorie newtonienne, la première idée qui se présente, c’est que les franges extérieures sont produites par une force alternativement attractive et répulsive, qui émane de la surface du corps. Je vais d’abord suivre cette hypothèse dans ses conséquences, et montrer qu’elle ne peut pas s’accorder avec l’expérience mais auparavant je dois faire connaître le moyen d’observation que j’ai employé.

On sait que l’effet d’une loupe placée devant l'œil est de peindre fidèlement sur la rétine l’objet ou l’image qui se trouve à son foyer, du moins toutes les fois que la totalité des rayons qui composent l’image vient tomber sur la surface de la loupe. On peut donc, au lieu de recevoir les franges sur un carton