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de m. banks.

George III s’était donc empressé, dès son avénement au trône, d’envoyer quelques vaisseaux dans la mer du Sud, avec des instructions générales pour le perfectionnement de la géographie : le commodore Byron s’y était rendu en 1764 ; deux autres officiers, le capitaine Wallis et le capitaine Carteret, y furent envoyés en 1766. Ils n’étaient pas encore de retour, qu’une quatrième expédition fut ordonnée, sous la conduite de ce Jacques Cook qui, par ce voyage et par les deux autres qu’il a exécutés, a plus contribué à faire connaître le globe qu’aucun des navigateurs qui l’avaient précédé.

Ce voyage avait été conçu à-la-fois dans l’intérêt de la géographie et de l’astronomie ; car la commission principale de Cook était d’observer le passage de Vénus sur le disque du soleil, qui, ayant déjà eu lieu en 1761, allait se répéter en 1769.

M. Banks résolut de le faire tourner aussi au profit de l’histoire naturelle, et demanda, à cet effet, d’en partager les dangers et d’y consacrer une partie de sa fortune. Il n’épargna rien pour en assurer la réussite, en ce qui le concernait. Une grande provision d’objets utiles aux peuples qu’il allait visiter fut rassemblée à ses frais ; il fit placer sur le vaisseau tous les appareils nécessaires aux observations de physique et à la conservation des objets naturels ; il engagea un élève distingué de Linnæus, depuis peu établi en Angleterre, le docteur Solander, à se dévouer avec lui pour la science, objet commun de leur amour ; il emmena deux peintres pour représenter ce qui ne pourrait se conserver ; il prit les hommes de service nécessaires ; enfin il pourvut à tout ce qui pouvait rendre son entreprise commode et fructueuse.

Nous ferons remarquer ici que cette époque doit être notée dans l’histoire des sciences, comme celle où l’histoire naturelle commença à étendre ses recherches sur une grande