ment, si quelqu’un pour les rapprocher ne se met soi-même en quelque sorte hors de rang, ou ne se fait un rang propre et extraordinaire.
M. Banks est le premier qui ait eu le bon esprit de se donner ce genre honorable d’existence, et de créer ainsi une sorte d’institution dont l’utilité était si frappante, qu’elle fut promptement sanctionnée par le sentiment général ; le choix que la Société royale fit de lui, quelques années après, pour son président, donna à cette sanction toute l’authenticité dont elle était susceptible : mais, comme il n’est que trop commun parmi les hommes, ce fut au moment où il obtenait cet honneur, le plus grand dont il pût former le désir, qu’il lui arriva d’essuyer les chagrins les plus amers.
Ici il devient indispensable que nous donnions quelques explications à nos auditeurs.
La Société royale de Londres, la plus ancienne des académies des sciences qui subsistent aujourd’hui, et sans contredit l’une des premières par les découvertes de ses membres, ne reçoit aucun secours du gouvernement et ne se soutient que par les seules contributions de ceux qui la composent : en conséquence, il a été nécessaire qu’elle fût très-nombreuse, et, par une conséquence non moins nécessaire, comme dans toutes les associations politiques où la participation des citoyens au gouvernement est en raison inverse de leur nombre, les hommes auxquels elle confie son administration exercent sur ses travaux, et jusqu’à un certain point sur la marche et sur les progrès des sciences, une influence plus considérable que nous ne pourrions nous le figurer dans nos académies du continent. Le besoin où se trouve le ministère, dans une constitution représentative, d’avoir pour tous ses actes des garans en quelque sorte officiels ajoute encore à