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de m. banks.

des pays éloignés, et entretenait ainsi en lui ce goût pour la nature, qui avait déjà valu aux sciences tant d’acquisitions, et qui leur en valut davantage, à mesure que l’exemple du prince fut imité par les grands. C’est ainsi que, pendant trente ans, l’Angleterre a été en quelque sorte le centre de la botanique et le marché des plantes et des arbustes nouveaux.

La confiance née de cette communauté d’occupations douces donnait à M. Banks des occasions de servir encore plus immédiatement son pays ; et l’on assure que les ministres employèrent quelquefois son ascendant pour faire adopter au monarque des résolutions que les circonstances politiques rendaient nécessaires, mais pour lesquelles ses affections naturelles lui donnaient de la répugnance.

Il faudrait n’avoir aucune idée de la marche compliquée et mystérieuse des moindres affaires dans un gouvernement où les intrigues de cour se mêlent, à chaque instant, aux intérêts de parti, pour ne pas concevoir l’importance qu’un homme pouvait acquérir dans une position pareille. Une chose admirable, c’est que M. Banks n’en usa ni pour sa fortune, ni pour sa vanité.

Ce qu’il eut de faveur, il le fit toujours réfléchir sur les sciences qui le lui avaient procuré par-tout où une réunion se formait pour une entreprise utile, il s’empressait d’y prendre part ; tout ouvrage qui avait besoin des secours des riches ou de ceux de l’autorité, pouvait compter sur son appui ; chaque fois qu’une occasion se présentait d’entreprendre quelque recherche importante, il l’indiquait et faisait connaître les moyens les plus efficaces.d’y réussir. Il a concouru ainsi aux plans de tous les grands voyages de mer faits après le sien ; il a beaucoup contribué à faire établir le bureau d’agriculture ; l’un des premiers membres de la société d’Afrique et des plus actifs, il a sans cesse fait encourager