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de m. banks.

qu’il a fait de sa faveur pour soutenir tout ce qui était utile ; l’assiduité exemplaire avec laquelle il a rempli les devoirs d’une place honorable, et l’aménité qu’il a introduite dans le commerce des amis de la science ; la généreuse sollicitude qu’il a montrée pour ceux d’entre eux que le malheur poursuivait ; et lorsque nous songeons combien, en réalité et malgré d’impuissantes attaques, il a été récompensé par la considération publique, et à quel point il a dû se trouver heureux par l’exercice même d’une bienveillance si constante et à laquelle il était parvenu, à donner une si grande étendue, nous regardons comme un devoir pressant de l’offrir en exemple à tant d’hommes qui passent dans une oisiveté fatigante pour eux-mêmes et pour les autres une vie que leur position dans le monde leur permettrait de rendre si aisément utile à l’humanité.

Son bonheur domestique égala tous les autres : il ne perdit qu’en 1804 sa respectable mère ; une sœur pleine d’esprit et de connaissances a vécu presque aussi long-temps que lui ; une épouse aimable a fait constamment le charme de sa société. La nature même semblait l’avoir servi aussi bien que la fortune ; d’une belle figure, d’une taille élevée, d’un tempérament vigoureux, si la goutte a troublé ses dernières années et l’a même privé pendant quelque temps de l’usage de ses jambes, elle n’a pu altérer ni sa tête ni son humeur. Les derniers momens d’une vie toute consacrée aux progrès des sciences ont encore été employés à les assurer après elle. Il a donné en mourant au muséum britannique sa riche bibliothèque d’histoire naturelle, collection formée par cinquante ans de recherches assidues, et que le catalogue dressé sous ses yeux par M. Dryander a rendue célèbre dans toute l’Europe, et utile même à ceux qui n’ont pu la voir, par l’ordre avec lequel non-seulement les ouvrages qui la composent,