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histoire de l’académie,

histoire ; on y remarque, comme dans la Notice des progrès de l’astronomie, cette précision élégante qui naît d’une étude immense et de la profondeur des pensées.

La première partie du cinquième volume a pour objet les recherches mathématiques sur la figure de la terre ; question importante et très-difficile, aujourd’hui complètement résolue, et qui rappelle des noms illustres, tels que ceux de Newton, de Clairaut, Maclaurin, Legendre, Lagrange et Laplace.

En traitant de l’action mutuelle des sphères, l’auteur examine les conditions de la statique moléculaire des fluides aériformes. Cette recherche est entièrement nouvelle. L’analyse de M. de Laplace explique les deux lois connues de la statique des gaz. L’une de ces lois porte le nom de Mariotte, qui l’a découverte ; on est redevable de la seconde à MM. Gay-Lussac et Dalton.

Cette même analyse fait connaître distinctement les conditions qui déterminent la solidité, l’état liquide, la conversion en vapeurs, et un état en quelque sorte intermédiaire de vapeurs comprimées, qui n’était point connu avant les expériences très-remarquables de M. le baron Cagniard de la Tour.

La même théorie donne la mesure exacte de la vîtesse du son dans l’air ; question plus ancienne, qui n’avait pu être qu’imparfaitement résolue, parce qu’on n’avait pas encore observé l’élévation de température due à la compression de l’air.

Les académiciens français avaient fait, en 1738, des expériences propres à mesurer cette vitesse le bureau des longitudes les a renouvelées dans le mois de juin dernier, avec toute la précision que comportent aujourd’hui les recherches physiques. On a trouvé que la vîtesse du son dans l’air, à la température de dix degrés, diffère très-peu de cent soixante-quatorze toises par seconde.