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histoire de l’académie,

objet n’est pas nouveau, et plusieurs physiciens s’en étaient déjà occupés : elles consistent à comprimer sous une cloche une certaine quantité d’air atmosphérique, et à opérer l’écoulement au moyen d’un tube qui passe de la partie supérieure de la cloche à l’extérieur de la cuve qui la contient. On observe la hauteur verticale dont cette cloche s’abaisse en un temps donné ; et comme on connaît le diamètre de l’orifice par lequel l’air s’écoule, il est aisé d’en déterminer la vîtesse.

Les expériences dont il s’agit ont ce résultat commun, que la vitesse de l’écoulement de l’eau et la vitesse de l’écoulement de l’air par le même orifice et sous une même pression sont entre elles précisément dans le rapport inverse des pesanteurs spécifiques de ces deux fluides : d’où l’on conclut immédiatement qu’un fluide aériforme s’écoule par un orifice pratiqué en mince paroi, en suivant précisément les mêmes lois que suit un fluide incompressible qui s’écoule par un orifice semblable.

La contraction de la veine fluide à la sortie de l’orifice se manifeste également dans l’écoulement de l’eau et de l’air ; ce qui prouve encore que leur écoulement uniforme est assujetti aux mêmes lois. M. Lagerhjelm ayant ensuite ajusté, au-dessous du tuyau horizontal par lequel l’air s’écoulait, un tube de verre vertical dont l’extrémité inférieure plongeait dans un vase rempli d’eau, et dont l’extrémité supérieure pouvait être introduite dans le tuyau d’écoulement avec plus ou moins de saillie sur la surface intérieure de la paroi de ce tuyau, il remarqua que dans toutes les positions de ce tube une partie de l’air qu’il contenait était entraînée par celui qui s’échappait de la cloche, de sorte qu’il s’élevait toujours une colonne d’eau dans le tube à une hauteur telle, que, son poids étant ajouté à la force élastique de l’air dilaté qui en occupait la partie supérieure, la pression de l’atmosphère sur l’eau du vase se trouvait exactement contre-balancée ;