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histoire de l’académie,

Dans un mémoire qui a pour objet l’agriculture, l’industrie et le commerce de l’Égypte, M. Girard a réuni plusieurs chapitres importans de la statistique d’une contrée célèbre dont la description exacte est due aux voyageurs français.

Tout le monde sait que l’Égypte doit sa fécondité au débordement du Nil. Mais par quels moyens parvient-on à couvrir de ses eaux les terres cultivables ? Quel est le système général de ses irrigations ? Ce sont les premières questions qu’il faut traiter quand on entreprend de faire connaître les procédés de l’agriculture chez les Égyptiens modernes. Leur pays est traversé par une multitude de digues qui s’étendent depuis le fleuve, ou les principaux canaux qui en sont dérivés, jusqu’à l’entrée des déserts qui limitent toutes les terres cultivables à l’orient et à l’occident du Nil. Lorsque ces eaux sont parvenues à leur plus grande hauteur, on les introduit dans les espaces compris entre ces digues successives ; et les campagnes se trouvent ainsi transformées pendant quelque temps en une suite d’étangs dont le niveau s’abaisse par degrés ; on en opère le dessèchement en pratiquant à jour fixe une ouverture à travers leur digue inférieure ; après quoi l’on procède à l’ensemencement des terres qu’on avait tenues submergées. Cet ensemencement, et les autres procédés de l’agriculture, parmi lesquels il faut comprendre les arrosemens artificiels, sont décrits par l’auteur du mémoire avec beaucoup de détails. Il rapporte les nombreuses observations qu’il a recueillies sur les produits des diverses cultures auxquelles les Égyptiens se livrent ; enfin il compare quelques-uns de ces produits à ceux de cultures analogues faites sur notre territoire. Ce que les anciens ont écrit de la fertilité de l’Égypte, se trouve pleinement confirmé par les observations de M. Girard. Il croit avec raison que la richesse territoriale de cette contrée s’accroîtrait infailliblement, si l’on y