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histoire de l’académie,

que dans celles-ci on trouve fréquemment que leurs feuilles présentent cinq nervures principales qui partent de leur base, et qu’assez ordinairement ces nervures vont se rendre chacune à un lobe plus ou moins prononcé, comme la vigne en donne un exemple ; que dans la fleur, assez ordinairement aussi, le nombre des étamines est en rapport simple ou composé avec celui des divisions du calice ou de la corolle. Ceci pourrait donc être regardé comme type primordial qui se trouve plus ou moins déguisé ; et c’est à le démêler à travers ses altérations, que l’on doit porter son attention. Ainsi ramener une anomalie à une règle générale est une véritable découverte. M. du Petit-Thouars a été doublement heureux de ce côté ; car il a vu deux irrégularités que lui présentait une famille très-circonscrite, s’expliquer l’une par l’autre. Dans toutes les cucurbitacées, les feuilles ont cinq lobes plus ou moins prononcés ; cependant, de la base, il ne part que trois faisceaux, le principal et deux latéraux : mais on remarque déjà que, contre l’ordinaire, ceux-ci sont les plus renflés ; aussi, à une distance plus ou moins grande, ils se bifurquent, en sorte qu’ils reviennent au nombre 5 : voilà la première singularité. Voici la seconde : dans la fleur, le calice et la corolle sont de même à cinq divisions ; au centre il n’y a que trois filamens réunis par leurs anthères : mais on s’aperçoit facilement que deux des anthères qu’ils portent sont beaucoup plus grosses ; ce qui mène à découvrir que les deux filamens qui les portent sont aussi plus larges, et laissent facilement voir qu’ils sont la réunion des deux faisceaux de fibres intérieurs. Il est donc certain que, dans la fleur, le nombre de trois filamens dans les étamines n’était qu’apparent comme celui des nervures primordiales de la feuille, d’où il résulte que par-là se manifeste la plus grande analogie entre ces deux parties, la feuille et la fleur.

M. du Petit-Thouars ne s’est pas borné à considérer la