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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 5.djvu/886

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histoire de l’académie,

Le plus grand nombre des autres moelles, assez larges pour être soumises à ces épreuves, présentent les mêmes effets, notamment celles de vigne, d’hippocastane, d’hydrange, &c.

Mais celle de figuier se comporte différemment. D’abord, elle est susceptible de pression : car ce n’est que lorsqu’elle est réduite au douzième de son volume, qu’elle s’échappe du mérithalle ; mais elle reste dans cet état de compression : on peut la ramener à son volume primitif en la tirant légèrement avec le doigt ; mais, dans l’eau, elle revient plus facilement, et toujours d’autant plus promptement que l’eau est plus chaude. C’est en se gorgeant du liquide qu’elle reprend son premier volume, à tel point qu’elle devient plus lourde que l’eau, puisqu’elle y plonge.

Ici se trouve un point de recherche important pour la physique : le volume de cette moelle, dans cet état, ne devait être que de l’eau, plus la petite rondelle provenant de la compression du cylindre ; mais celle-ci, quoique réduite au douzième de sa masse, était encore plus légère que l’eau. D’où provient donc le lest qui fait plonger le total ?

Dans les derniers jours de gelée de cet hiver, M. du Petit-Thouars, ayant coupé de jeunes branches de figuier pour voir si elles n’avaient pas souffert, après les avoir examinées sous ce point de vue, et s’être tranquillisé pour la future récolte, a voulu en tirer parti pour renouveler ses expériences précédentes sur la moelle ; mais, a sa grande surprise, celle-ci est sortie, quoiqu’elle fût à peine réduite au tiers de son volume : en l’examinant, il s’est aperçu que c’était parce qu’elle contenait une plus grande quantité d’humidité ; placée dans d’eau, elle a repris son premier volume, et a plongé comme les précédentes

Ayant placé ensuite dans l’eau le mérithalle ou la portion de branche d’où il avait retiré la moelle, il l’a vu plonger, en sorte qu’il était plus lourd que l’eau ; ce qui l’a surpris.