dix-neuf États sur vingt le principe du mètre et du kilogramme français. II préside en 1881 la Conférence monétaire internationale. La même année, il préside le Congrès des électriciens et y fait adopter les nouvelles, unités modernes. Enfin, élu président de la Société des Amis des Sciences en 1873, en remplacement du maréchal Vaillant, il plaide en son nom la cause des petits, des imprévoyants, et vient à leur aide « Ces talents trahis par le sort, s’écrie-t-il, ces inventeurs imprudents, ces génies imprévoyants, tous ces généreux insensés qui, s’oubliant eux-mêmes, n’ont pensé qu’à la grandeur et à la prospérité de leur pays, ont droit à notre protection. Ne répudions pas ce devoir sacré. » partout il paraît nécessaire, partout on s’incline devant son autorité.
Pourtant, il revient encore de temps à autre à des recherches personnelles. Ainsi, en 1872, après avoir demandé à Pasteur « avec un mélancolique sourire » l’hospitalité dans son laboratoire de l’École Normale, il y entreprend une série d’expériences sur la fermentation alcoolique et sur les ferments du groupe des diastases. « Malgré ses soixante-douze ans, dit Pasteur, il n’avait rien perdu des qualités qui avaient fait de lui un grand investigateur. Outre l’imagination qui, par les idées qu’elle éveille, est l’inspiratrice de toute recherche, il possédait encore dans sa force entière le don d’observer, d’interroger l’expérience et cet esprit de critique ingénieuse et décisive qui sait enfermer les faits dans une explication théorique. L’étude qu’il publia sur les fermentations mérite de prendre place à côté de ses lointains Mémoires précédents, Et en travaillant près de lui, avec lui, je retrouvais, moi son élève vieilli, toutes mes émotions et tous mes enthousiasmes de jeunesse. Ah ! pourquoi la politique l’avait-elle éloigné de la Science ? »
En 1878 enfin, il découvre que l’argent, à l’état solide, occlut des quantités très appréciables d’oxygène, qui sont mises en liberté quand le métal est chauffé à une haute température dans le vide, fait absolu-