Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 52.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gration qualitative des équations différentielles, lui portait, si j’ose dire, une affection particulière ; elle joue d’ailleurs un grand rôle dans ses études philosophiques, comme dans un grand nombre de ses travaux mathématiques.

À ces recherches déjà si nombreuses, notre Confrère trouvait moyen d’en ajouter d’autres encore ; à partir de 1890, il s’attacha aussi à reprendre et à développer les découvertes de Mécanique céleste qui lui avaient valu de si éclatants succès. C’est ainsi qu’il publia, en 1892 et 1893, les deux premiers Volumes de son grand Ouvrage : Les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste. Lorsque la mort prématurée de notre ami commun, Félix Tisserand, laissa vacante en 1896 la Chaire d’Astronomie Mathématique à la Sorbonne, j’avais l’honneur d’être doyen de la Faculté des Sciences. Au nom de tous mes collègues, je demandai à Poincaré de laisser sa Chaire de Physique mathématique à notre confrère Boussinesq, qui devait l’occuper avec éclat, et de prendre celle de Tisserand, pour laquelle nous n’avions personne qui pût lui être comparé. Il consentit sans se faire prier. Je l’ai dit ailleurs, et je suis heureux de le redire ici. Avec lui, on n’avait jamais de difficulté. Je n’ai jamais reçu de lui ni plainte, ni réclamation d’aucune sorte ; s’il s’agissait de rendre service à un collègue, il était toujours prêt. Dans sa nouvelle Chaire, il acheva son grand Ouvrage sur les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, dont il publia le troisième Volume en 1899. Mais il en avait déjà commencé un autre, plus pratique : les Leçons de Mécanique céleste, en trois volumes, qui parurent de 1905 à 1910. Enfin, il laissa publier par ses élèves deux Cours de haut intérêt, l’un Sur les figures d’équilibre d’une masse fluide, l’autre Sur les hypothèses cosmogoniques. Il faut que nous disions quelques mots de chacun de ces Volumes.

Les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste sont le développement du Mémoire couronné de 1889. Suivant le jugement que nous avons déjà rapporté de Weierstrass, cet Ouvrage ouvre une ère nou-