belle fondation a toujours été maintenue par ses successeurs. C’est sans hésitation que les concurrents, toujours nombreux, communicluent à l’Académie leurs inventions les plus secrètes ; elle couronne les meilleures, sans pouvoir, on le conçoit, donner toujours les motifs de ses décisions. La création d’un prix analogue pour les Sciences militaires aurait sans doute les plus-heureux effets.
Même dans cette revue rapide, il conviendrait mal d’oublier le membre de la Section de Mécanique qui a fait quelque bruit dans le monde en dehors de l’Institut, je veux parler de l’Empereur Napoléon dui, élu par l’Institut le z5 décembre 1797, quelques mois après les préliminaires de Leoben, demeura membre de notre Académie, de la première Classe comme on disait alors, jusqu’au 10 avril 1815. À cette date Carnot, devenu ministre de l’Empire, invita notre Président à réserver à l’empereur le titre de Protecteur de l’Institut et à le faire remplacer dans la Section de Mécanique.
Napoléon comptait de nombreux amis dans la première Classe Monge, Berthollet, Fourier, Lagrange, les membres de l’Institut d’Égypte, d’autres encore. Il eut toujours le sentiment le plus vif de l’importance et de l’intérêt que présente la culture des Sciences. Le 17 prairial an XIII, il écrivait à Laplace, qui lui avait envoyé le quatrième Volume de la Mécanique céleste : « Tout ce qui tend à accroître le domaine des sciences et à donner un nouvel éclat au siècle où nous vivons m’est agréable sous tous les points de vue ». Parmi les discours qu’il adressa à l’Institut et qui sont conservés dans nos Archives, il en est un dont les termes m’ont toujours paru caractéristiques. Le 6 février 1808, parvenu au comble de la grandeur et de la puissance, il recevait en Conseil d’État la première Classe de l’Institut, qui venait