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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 53.djvu/173

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Cette transformation peut être faite de plusieurs manières (soupape, commutatrice, moteur actionnant une dynamo). La meilleure solution est celle qui permet d’obtenir le plus commodément des tensions constantes et facilement réglables. Cela conduit à donner la préférence au dispositif moteur-générateur, consistant en moteurs à courant alternatif actionnant des dynamos à courant continu.

L’usine génératrice à installer à côté de l’électro-aimant se réduirait donc à une sous-station de transformation purement électrique, sans aucune des complications auxquelles donnent lieu l’emploi des machines à vapeur. La mise en marche des groupes transformateurs est extrêmement facile et rapide, et leur surveillance n’exige qu’un personnel très réduit.

Cette sous-station devrait être prévue de manière à pouvoir recevoir des accroissements successifs. Les machines génératrices devraient être telles que l’on puisse obtenir des tensions variables à volonté dans un grand intervalle. On peut recommander pour cela l’emploi, pour chaque groupe transformateur, de deux dynamos identiques actionnées par un seul moteur ; en groupant, soit en série, soit en parallèle, les deux génératrices, on peut, sans rien perdre sur la puissance disponible, obtenir deux tensions dans le rapport de 1 à 2. En utilisant en outre le rheostat d’excitation, on pourra obtenir des tensions variables dans un très large intervalle. Ces groupes générateurs doubles sont d’un emploi industriel très fréquent ; des types bien étudiés et ayant fait leurs preuves pourraient être choisis sans exiger aucune construction ni étude spéciales.

Emploi d’une batterie d’accumulateurs. — M. Perot d’un côté, M. Cotton et M. Weiss de l’autre, ont examiné cette question et sont arrivés à des conclusions diametralement opposées. La question vaut la peine d’être étudiée, puisque la batterie d’accumulateurs, proposée par M. Weiss, coûterait 45000fr. Je dois dire que cette dépense ne me paraît pas nécessaire ni même désirable, bien que les raisons données contre l’emploi des accumulateurs ne soient pas toutes convaincantes.

Un des avantages que présente l’emploi des accumulateurs est, d’après M. Weiss, la possibilité de faire dans la batterie des groupements en parallèle et, par suite, d’obtenir des tensions variables à volonté dans de très larges limites. M. Perot craint que ces couplages ne soient dangereux pour la conservation de la batterie. Cette crainte me paraît exagérée. Il est vrai que, si la batterie d’accumulateurs est en mauvais état, la mise en parallèle ne peut que hâter sa destruction complète. Mais si l’on fait les frais d’achat d’une batterie d’accumulateurs, il faut se résoudre à accepter aussi les frais d’entretien nécessaires pour la maintenir en parfait état, et alors les couplages proposés par M. Weiss sont parfaitement possibles, et présentent de très grands avantages. Ces couplages sont d’ailleurs fréquents dans l’industrie, par exemple