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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 53.djvu/174

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dans les voitures à accumulateurs (peu nombreuses en France, mais assez répandues en Amérique), et dans les sous-marins. Je pense donc que, si la batterie était reconnue nécessaire, il ne faudrait pas hésiter à prévoir la possibilité de couplages en parallèle.

Malheureusement, les inconvénients de la batterie d’accumulateurs sont si grands qu’il me paraît bien préférable de s’en passer. La dépense de premier établissement est considérable (45 000fr pour une batterie capable de débiter 200 kilowatts pendant 1 heure); les frais d’entretien sont fort élevés, et le rendement en énergie médiocre. Quels sont les avantages achetés à ce prix ? La possibilité de faire des couplages existe aussi pour des dynamos, il est vrai à un moindre degré ; par contre, l’emploi du rhéostat d’excitation permet de régler, entre certaines limites, la tension d’une dynamo d’une manière continue, et non par sauts ; cela permet, comme le remarque M. Perot, de faire le réglage de l’intensité presque sans gaspillage d’énergie, en agissant sur des appareils très maniables. D’autre part, l’existence de la batterie d’accumulateurs permettrait de faire des expériences sans mettre aucune machine en marche, et sans aucune consommation d’énergie pendant les périodes de repos. L’avantage qui en résulte est, en réalité, bien faible, car la mise en marche d’un groupe moteur-générateur est une opération très facile, et qui ne demande que quelques minutes ; si ce groupe reste en fonctionnement pendant les périodes de repos, la dépense supplémentaire résultant de cette marche à vide sera très faible, la consommation d’énergie étant, dans ces conditions, extrêmement réduite. Enfin, et c’est la considération la plus importante, la batterie d’accumulateurs est-elle nécessaire pour obtenir, dans l’électro-aimant, un courant constant ? Une réponse affirmative suffirait à justifier l’emploi de la batterie. Il me semble, au contraire, que si la sous-station de transformation est bien placée et bien étudiée, le courant direct des dynamos doit pouvoir être maintenu constant plus longtemps et mieux que celui d’une batterie d’accumulateurs. Les variations à craindre sont celles qui proviendraient de variations sur le réseau à courant triphasé qui alimenterait les moteurs. Ces variations sont de deux espèces : variations de tension et variations de fréquence. Les variations de tension n’ont, sur la vitesse de rotation, aucune influence si les moteurs sont du type synchrone (et il existe aujourd’hui d’excellents moteurs synchrones) et une influence négligeable si l’on emploie les moteurs d’induction. Par contre, les variations de fréquence se traduisent par des variations proportionnelles de la vitesse de rotation, et font par suite varier la tension continue ; mais sur les réseaux modernes à courant triphasé, puissants et bien réglés, ces variations de fréquence sont extrêmement faibles, de l’ordre de quelques millièmes en valeur relative. Il existe d’ailleurs aujourd’hui d’excellents régulateurs de tension, qui agissent sur l’excitation des dynamos, et atténueraient encore ces variations ; un tel régulateur ferait aussi disparaître les