Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pays ; il y a répandu beaucoup de procédés utiles ; l’un des premiers, il y a naturalisé les vrais principes de la métallurgie ; tous ceux qui pratiquent aujourd’hui l’art des mines ont été formés par lai ou par ceux qu’il a formés, et le corps entier des hommes attachés à cette branche de l’administration, fait profession de le reconnaître comme son vénérable patriarche. Voilà sans doute plus de motifs qu’il n’en faut pour que nous prenions pour sa mémoire le soin que lui-même a trop négligé, et pour que vous nous secondiez dans l’entreprise d’acquitter son égard la dette de ses contemporains.

Jean-Pierre-François-Guillot DUHAMEL, inspecteur général des mines, et membre de l’Académie des sciences de l’Institut, était né à Nicorps près de Coutances, département de la Manche, le 31 août 1730, d’une famille ancienne dans la province.

Dès son enfance il se montra doux et réservé dans ses manières, mais très-arrêté dans ses résolutions. Son père qui le destinait au barreau l’avait placé chez un procureur, selon l’usage devenu une nécessité à cette époque, où par la négligence et l’égoïsme des professeurs, l’enseignement du droit se trouvait réduit à rien dans les écoles publiques.

Chez un procureur, et au fond de la Basse-Normandie, c’était moins vouloir lui faire apprendre la jurisprudence, que lui faire contempler la chicane dans son centre et dans toute sa laideur ; aussi cette vocation n’eut-elle aucun charme pour lui ; c’était un autre objet d’étude qu’il fallait à un jeune homme de ce caractère : un pressentiment irrésistible lui faisait se dire qu’il devait en exister de plus dignes de lui, et pour les chercher sans entraves il commença par s’é-