Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/180

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clxxij ÉLOGE HISTORIQUE

convenables des terres propres à y produire un laitier suffisant, età en empêcher ainsi la combustion. Il montra queñl’on peut encore tirer beaucoup de parti de la plupart des scories de plomb, et indiqua les moyens les plus sûrs de retirer l’or et l’argent des cendres des orfèvres. Ces derniers travaux lui valurent successivement dans l’Académie la place de correspondant et celle d’adjoint et ils lui ’obtinrent enfin du gouvernement la ^récompense promise depuis si long-temps à ses premiers efforts. Le ministère de Louis XVI avait repris les anciens projets de M. Trudaine. En 1781 M. Necker avait jeté les premières bases de leur réalisation, et en 1783 M. de Calonne parvint à la compléter. Une école des Mines fut établie à Paris, et M. Duhamel y fut nommé à la chaire d’exploitation et de métallurgie, qu’il attendait depuis plus de vingt ans. C’était se livrer un peu tard à un métier auquel il s’élit destiné dès sa jeunesse, et qui aurait voulu être commencé avec le feu de cet âge. Non seulement il était difficile que M. Duhamel se formât tout d’un coup à cette élocution qui pouvait seule -fixer l’attention de ses élèves ; ces théories dont l’exercice de l’art, la vie des forges et des usines, ne lui avaient pas trop. permis de suivre les progrès, il allait jêtr-e obligé de les reprendre, de se jeter de nouveau dans les méditations nécessaires pour les coordonner comme elles doivent l’être dans la bouche d’un professeur. Il avait à’s’informer enfin de tout ce que les sciences et les années avaient récemment ajouté à l’art. Son amour pour ses devoirs et pour ses élèves suppléa à tout : il se montra dès les premiers jours digne de sa place, et pendant trente ans qu’il l’a remplie sans