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12O ÏTTAT DE LA VÉGÉTATION

fluence débilitante, l’abattement où ils jettent les. hommes et les animaux, l’atonie subite et mortelle dont ils frappent les maladies aiguës. Ils ne me sont pas moins connus par l’activité prodigieuse que leur invasion imprime à la végétation des montagnes, lorsqu’elle en est à ses premiers développements, et par la célérité avec laquelle ils en précipitent le dépérissement à l’époque où elle est sur le retour. Ces propriétés, qui paraissent résider principalement dans un certain état de l’électricité, se manifestent, selon les circonstances, avec des degrés d’énergie différents, mais ne demeurent jamais complètement endormies. Personne ne croira que des plantes qui vivent sous l’influence permanente de ce courant équinoxial, se trouvent, même à température égale, dans une condition parfaitement analogue à celle des plantes habituellement exposées à l’action du courant pofaire, dont les propriétés physiques sont diamétralement opposées.

Bien d’autres causes concourent à marquer le climat- des montagnes élevées, d’un "caractère qui lui est propre. Mes observations font foi du haut degré de chaleur que l’irradiation solaire peut communiquer au sol. Cette chaleur est souvent hors de toute proportion avec la température de l’air. Sans doute, elle s’accumulerait déjà jusqu’à une certaine mesure, dans un terrain que sa couleur sombre et sa constitution graveleuse disposent singulièrement à la retenir ; mais l’intensité qu’elle y acquiert tient encore à autre chose à l’extrême vivacité de la lumière qui éclaire et inonde ces hautes régions. Nous en sommes avertis, non par nos yeux qui l’ont reçue graduellement et s’y sont accoutumés peu à peu, mais par l’impression cuisante que le soleil fait sur la