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AU SOMMET DU, PIC DU Mli>r. 131

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1823. 16

peau, et surtout par la puissance remarquable du foyer caustique une lentille de très-petit diamètre enflamme sur-lechamp des substances qu’en plaine une lentille d’une surface double échaufferait à peine ; et.ceci fournirait un expédient pour comparer plus exactement, et réduire à une échelle convenue, les degrés de cette chaleur lumineuse que le thermomètre exposé au soleil n’accuse pas sans ambiguïté, parce que la température de l’air est comprise dans ses indications. La vivacité de la lumière et réchauffement du sol sont deux circonstances trop favorables à l’accroissement des plantes, pour n’être pas comptées au nombre de celles qui impriment à la végétation alpine son caractère distinctif. L’une et l’autre dépendent de la pureté de l’air ; elles ont leur origine commune dans la diminution de la pression atmosphérique.

La puissance de cette dernière cause ne saurait atteindre l’organisation végétale, par les voies qui lui ouvrent l’accès de la nôtre ; et l’action qu’elle exerce sur les plantes n’a ni son modèle ni sa mesure dans l’action qu’elle exerce sur nous. La raréfaction de l’air au degré où nous pouvons la supporter sans incommodité, exalte toutes nos facultés, et double pour nous le sentiment de l’existence. Les hommes qui naissent et vivent au sein de cette atmosphère, marquent leurs premières années par un développement rapide, et fournissent leur aventureuse carrière avec la plénitude de la force, que seconde l’élan de la pensée. Mais le mouvement imprimé à la vie n’en hâte pas la jouissance sans en précipiter le cours comme il l’excite et la presse, de même il l’use et l’abrège, si toutefois c’est abréger la vie que lui rendre en sensations ce qui lui est retiré en durée.