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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/488

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conducteur, il faut faire attention qu’entre les molécules métalliques dont il est composé est répandu un fluide composé de fluide positif et de fluide négatif, non pas dans les proportions qui constituent le fluide neutre, mais avec un excès de celui de ces deux fluides qui est de nature opposée à l’électricité propre des molécules du métal, et qui dissimule cette électricité, comme je l’ai expliqué dans la lettre que j’écrivis à M. Van-Beek au commencement de 1822[1] : c’est dans ce fluide électrique intermoléculaire que se passent tous les mouvements, toutes les décompositions et recompositions qui constituent le courant électrique.

Comme le liquide interposé entre les plaques de la pile est, sans comparaison, moins bon conducteur moins bon conducteur que le fil métallique qui en joint les extrémités, il se passe un temps, très-court à la vérité, mais cependant appréciable, pendant lequel l’électricité intermoléculaire, supposée d’abord en équilibre, se décompose dans chacun des intervalles compris entre deux molécules de ce fil. Cette décomposition augmente graduellement jusqu’à ce que l’électricité positive d’un intervalle se réunisse à l’électricité négative de l’intervalle qui le suit immédiatement dans le sens du courant, et son électricité négative à l’électricité positive de l’intervalle précédent. Cette réunion ne peut être qu’instantanée comme la décharge d’une bouteille de Leyde ; et l’action entre les fils conducteurs, qui se développe, pendant qu’elle a lieu, en sens contraire de celle qu’ils exerçaient lors de la décomposition, ne peut par conséquent diminuer l’effet de celle-ci, car l’effet produit par une force est en raison composée de son intensité

  1. Journal de physique, tome xc, pages 450-453, et Recueil d’observations électro-dynamiques, pages. 174-177.