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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/492

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un solénoïde, et les forces qu’exerceraient des points dont l’action serait précisément celle qu’on attribue aux molécules de ce qu’on appelle fluide austral et fluide boréal ; ces points étant distribués de la manière que je vais expliquer sur des surfaces terminées par les circuits, et les extrémités du solénoïde étant remplacées par deux molécules magnétiques d’espèces opposées. Cette analogie paraît d’abord si complète, que tous les phénomènes électrodynamiques semblent être ainsi ramenés à la théorie où l’on admet ces deux fluides ; mais on reconnaît bientôt qu’elle n’a lieu qu’à l’égard des conducteurs voltaïques qui forment des circuits solides et fermés, qu’il n’y a que ceux de ces phénomènes qui sont produits par des conducteurs formant de tels circuits dont on puisse rendre raison de cette manière, et qu’enfin les forces qu’exprime ma formule peuvent seules s’accorder avec l’ensemble des faits. C’est, d’ailleurs, de cette même analogie que je déduirai la démonstration d’un théorème important qu’on peut énoncer ainsi : l’action mutuelle de deux circuits solides et fermés, ou celle d’un circuit solide et fermé et d’un aimant, ne peut jamais produire de mouvement continu avec une vitesse qui s’accélère indéfiniment jusqu’à ce que les résistances et les frottements des appareils rendent cette vitesse constante.

Afin de ne rien laisser à désirer sur ce sujet, je commencerai par donner aux formules relatives à l’action mutuelle de deux fils conducteurs une forme plus générale et plus symétrique. Soient pour cela et deux courbes quelconques qu’on suppose parcourues par des courants électriques dont nous continuerons à désigner les intensités par et Soit (fig. 38) un élément de la première courbe, un élément de la seconde ; et les