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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 6.djvu/544

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mutuelle de deux éléments de fils conducteurs, telle que je l’ai déterminée par mes expériences et les calculs que j’en ai déduits, savoir qu’une pareille supposition est d’abord en elle-même complètement hors des analogies que nous présentent toutes les autres lois d’attraction ? Y a-t-il une hypothèse plus contraire à ces analogies, que d’imaginer des forces telles que l’action mutuelle des diverses parties d’un système de forme invariable puisse mettre ce système en mouvement ?

Ce n’est point en m’éloignant ainsi d’une des lois que Newton a regardées comme les fondements de la théorie physique de l’univers, qu’après avoir découvert un grand nombre de faits que nul n’avait observés avant moi, j’ai déterminé, par la seule expérience et en suivant la marche tracée par ce grand homme, d’abord les lois de l’action électro-dynamique, ensuite l’expression analytique de la force qui se développe entre deux éléments de fils conducteurs, et qu’enfin j’ai déduit de cette expression toutes les conséquences exposées dans ce Mémoire. M. Biot, en citant les noms d’une partie des physiciens qui ont observé de nouveaux faits ou inventé des instruments qui ont été utiles à la science, n’a parlé ni du moyen par lequel je suis parvenu à rendre mobiles des portions de fils conducteurs, en les suspendant sur des pointes d’acier dans des coupes pleines de mercure, moyen sans lequel on ne saurait rien des actions exercées sur ces fils, soit par d’autres conducteurs, soit par le globe terrestre ou par des aimants ; ni des appareils que j’ai construits pour mettre en évidence toutes les circonstances que présentent ces actions, et déterminer avec précision les cas d’équilibre d’où j’ai conclu les lois auxquelles elles sont assujetties ; ni de ces lois elles-mêmes déterminées par mes expé-