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histoire de l’académie,

dont la formation ne ressemble à rien tant qu’à celle des coquilles. C’est ce que l’auteur du mémoire fait valoir avec raison. Cherchant ensuite pourquoi on ne les trouve que dans la classe des poissons, il conjecture que cela tient à ce que ces animaux n’ayant pas de trompe d’Eustache, ou de conduit par lequel puissent s’écouler les excrétions qui doivent, selon lui, résulter des actes nécessaires à la sensation, les matières excrémentielles s’accumulent dans l’intérieur.

Cependant l’on pourrait objecter qu’il se produit aussi de ces concrétions dans plusieurs reptiles qui ont une trompe d’Eustache, et que même dans les mammifères où elles ne se montrent jamais, le labyrinthe n’est pas moins clos que dans les poissons, la trompe d’Eustache ne donnant d’issue qu’à la cavité de la caisse et non à celle du labyrinthe.


La baudroye est un grand poisson de nos mers à gueule énorme, à tête plate plus volumineuse que le corps, et qui porte sur le crâne quelques rayons mobiles terminés par des appendices charnus. Les anciens la nommaient grenouille pêcheresse, et prétendaient qu’elle emploie les filaments du dessus de sa tête, à attirer les poissons dont elle veut se nourrir ; que pour cet effet elle se cache dans la vase, ne laissant paraître que leurs petits appendices, auxquels elle imprime de légers mouvements ; que les poissons les prennent pour des vers, et que, s’en approchant pour les saisir, ils sont eux-mêmes dévorés par la baudroye.

Ce récit répété par les modernes a fait dire que la baudroye pêche à la ligne : comparaison qui, en admettant même ces particularités comme vraies, serait encore assez