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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/205

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de m. richard.

dix-huitième siècle ; qui, sans avoir presque rien publié, n’en est pas moins le génie inspirateur des botanistes modernes ; comme ces législateurs des anciens peuples, dont les lois, pour n’être pas écrites, n’en étaient que plus religieusement observées.

Bernard de Jussieu n’était pas seulement un grand homme, il était encore un homme bienveillant, adoré de ses élèves, parce que lui-même les aimait, et s’occupait de leur sort non moins que de leur instruction. Un jeune homme aussi passionné pour la science que M. Richard, et qui mettait tant d’esprit dans sa passion, ne pouvait échapper à son attention. Il l’admit dans son intimité, l’initia dans ses vues, et dirigea même les premières recherches qu’il se hasarda de faire sur les nombreuses familles du règne végétal dont l’organisation n’était pas encore entièrement connue.

Les encouragements d’un si grand maître enhardirent enfin notre jeune jardinier à montrer que lui aussi était botaniste. Il vint lire un mémoire à l’Académie sur l’une des questions les plus ardues de la science ; et par cette heureuse témérité il se plaça en quelque sorte tout d’un coup dans les premiers rangs de ceux qui la cultivaient.

Les genres du Cynanchum et de l’Asclepias, dans la famille des Apocynées, étaient alors le sujet des discussions les plus vives. L’intérieur de leurs fleurs offre autour du pistil divers cercles d’organes dont aucun n’a bien décidément la forme ordinaire d’une anthère. Ceux du rang extérieur représentent chacun un petit cornet du fond duquel s’élève un filet crochu. Entre eux est un corps pentagone formé de la réunion de cinq écailles verticales qui s’ouvrent chacune à sa partie supérieure en deux petites loges. Ce corps est sur-