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éloge historique

qui étaient ressortis de ses observations, avaient nécessairement enfanté ce grand nombre de mots dont il a enrichi ou ,si l’on veut, surchargé la science. Tous ses travaux étaient même dirigés vers un but commun, la rédaction d’une nouvelle philosophie botanique, dans le genre de celle de Linnæus : ce qui veut dire aussi d’une nouvelle terminologie botanique, mais proportionnée en étendue et en profondeur aux progrès de la science, et surtout à ceux que M. Richard lui avait fait faire, et dont une grande partie est encore ensevelie dans ses portefeuilles.

Le temps ne lui a pas permis de terminer ce grand édifice. Sa santé, depuis long-temps affaiblie par ses voyages et ses chagrins, prit enfin un caractère alarmant. Un catharre sur la vessie, dont il souffrait depuis long-temps, l’obligea de garder la chambre ; et, après plusieurs mois de souffrances cruelles, il mourut le 7 juin 1821, à l’âge de 67 ans. Sa perte en serait une immense et irréparable pour la botanique, s’il ne laissait un fils qui, formé à son école, et pénétré de toutes ses doctrines, saura non-seulement rendre à sa mémoire le culte qu’il lui doit, en publiant ses travaux, mais les étendra et y mettra l’ensemble qui peut encore y manquer. Espérons que ses recherches d’anatomie comparée, qui étaient aussi fort considérables, mais dont on n’a guère connaissance que par quelques communications verbales, ne seront pas non plus perdues pour la science.