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second mémoire

(38) Conservant toujours l’hypothèse d’un exhaussement constant dans tous les biefs d’un canal, j’examine le cas où plusieurs biefs consécutifs sont égaux au sas d’une écluse. Je trouve alors, par la comparaison des chutes des écluses successives d’un certain nombre de sas accolés, qu’elles décroissent en progression arithmétique à partir de la plus élevée ; en les disposant suivant cette loi, et en tenant les sas accolés constamment remplis d’eau à la même hauteur que le canal, ce qui est toujours facile quand les chutes des écluses sont petites, le passage des bateaux, dans un tel système de sas accolés, n’occasionera aucune perte d’eau, comme cela a lieu quand les chutes des écluses multiples sont considérables. On peut même dire que ces pertes seront moindres dans les sas accolés que sur tout autre point, puisque ces parties du canal étant ordinairement exécutées avec plus de soin et revêtues de maçonnerie dans leur section transversale, il n’y a point de filtrations à craindre à travers le terrain où ils sont établis.

Il convient cependant d’observer que, pour opérer les doubles passages dans une écluse multiple, ainsi qu’on l’opère dans une écluse simple, il faut que chacun des sas de cette écluse puisse contenir plus de deux bateaux ; on satisfera à cette condition en leur donnant généralement la même largeur qu’aux autres biefs. Ainsi remplissant de doubles fonctions, les sas d’une écluse multiple considérés comme sas ne devront avoir que la longueur d’un bateau, tandis que considérés comme biefs, ils devront conserver la même largeur que le canal dont ils font partie.

(39) Les formules auxquelles nous sommes parvenus, ren-