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sur les canaux de navigation.

ferment, à proprement parler, toute la théorie des canaux de navigation artificielle, et l’on peut comprendre dans une formule unique les deux cas de l’exhaussement et de l’abaissement des biefs, en affectant du double signe ± la différence du tirant d’eau des bateaux montants et descendants, et les chutes variables des écluses. On conclut immédiatement de cette formule, ce qui est évident d’ailleurs, savoir : que lors de l’exhaussement des biefs, la quantité d’eau contenue dans le canal peut s’accroître à mesure que la navigation y devient plus active ; tandis qu’au contraire lors de l’abaissement des biefs, cette quantité d’eau diminue nécessairement par le passage des bateaux jusqu’à une certaine limite, passé laquelle la navigation devient impraticable. Cette conclusion, réduite à ce peu de mots, énonce tous les avantages qu’on peut tirer de l’application des principes théoriques qui font l’objet de ce Mémoire.

Si nous sommes parvenus à les développer avec la clarté convenable, nous le devons à l’emploi que nous avons fait de l’analyse mathématique à une question qui avait semblé jusqu’ici étrangère à son domaine, et nous croyons avoir rendu en cela un véritable service ; car un instrument aussi parfait que l’analyse doit surtout être mis en œuvre quand il s’agit de perfectionner quelque invention utile ; et de nos jours, aucune invention n’est plus propre que celle des canaux artificiels à améliorer l’état de la société par l’accroissement et la répartition de la richesse publique[1].

  1. Ce que nous disons ici des canaux navigables doit s’entendre sans restriction de tout ce qui peut contribuer à rendre les communications d’une contrée à l’autre plus commodes et moins dispendieuses ; cela doit