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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/262

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second mémoire

(40) Qu’on ne pousse cependant pas plus loin que je n’ai prétendu le faire moi-même les conséquences des principes théoriques que j’ai développés, ils reposent sur une analogie

    s’entendre encore des constructions et des exploitations de tout genre. En réfléchissant sur différentes branches de l’industrie qui peuvent se perfectionner par l’emploi de l’analyse mathématique, on est conduit de nouveau à rendre hommage aux vues véritablement philosophiques qui présidèrent à la formation d’une célèbre école où l’analyse doit servir de base à l’instruction qu’on y reçoit.

    Cependant, parmi ceux qui ont été appelés à jouir du bienfait de cette institution, et qui plus tard auraient pu appliquer utilement les connaissances qu’ils ont dû y acquérir, tous ne paraissent pas avoir attaché le même degré d’importance à perfectionner la pratique de l’art qu’ils exercent.

    L’analyse mathématique est une langue qu’on oublie quand on cesse de la parler ou de l’écrire ; et comme la recherche de la vérité exige toujours une certaine contention d’esprit, il arrive quelquefois qu’on aime mieux admettre de confiance des préjugés reçus que de leur substituer des vérités nouvelles, quand c’est au prix du travail qu’il faut en acheter la connaissance ; d’ailleurs on ne blesse l’amour-propre de personne en répétant ce que tout le monde a dit ; on se met ainsi à l’abri de la contradiction ; peut-être même se croit-on dans certaines situations, intéressé à se déclarer le champion de la routine : cependant ce n’est pas là ce qu’on doit attendre de ceux dont l’esprit est exercé à l’étude des sciences exactes. On a eu trop souvent l’occasion d’applaudir aux succès obtenus par d’anciens élèves de l’École polytechnique, les sciences leur doivent trop de progrès, les arts trop de perfectionnements, la plupart obtenus par l’application de l’analyse, pour avoir à craindre que l’exemple de ceux d’entre eux qui négligent les ressources de ce puissant instrument devienne un exemple contagieux.

    Ces réflexions, que je ne crois pas devoir étendre, seront ma seule réponse aux observations qu’un jeune ingénieur a publiées sur mon premier Mémoire. En soumettant la matière que j’y ai traitée à un examen plus approfondi, il ne peut manquer de reconnaître lui-même que tous ses raisonnements, quelque tranchantes que soient les conclusions qu’il en a tirées, sont fondés sur un paradoxe.