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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/264

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second mémoire

on pourra rendre la dépense d’eau du bief supérieur nulle ou négative : or, dans ce dernier cas que nous avons spécialement considéré il arrivera par le seul effet de la marœuvre de cet appareil, qu’un certain volume d’eau du bief inférieur passera dans le bief supérieur. Cette ascension de l’eau dans un canal n’est, comme on voit, que la conséquence immédiate et nécessaire des principes fondamentaux de la dynamique ; il est évident, d’ailleurs, que cette ascension ne peut avoir lieu qu’autant que le tirant d’eau des bateaux qui descendent est plus grand que la chute de l’écluse, augmentée du tirant d’eau des bateaux qui montent.

(41) J’ai exposé, dans mon premier Mémoire, quelques considérations sur la nature des transports auxquels la navigation artificielle doit servir, et j’ai montré qu’en général le poids des denrées et des marchandises qui descendent des plaines et des montagnes dans les vallées était beaucoup plus considérable que le poids des matières qui remontent des vallées sur les montagnes. Ainsi le champ des applications que l’on peut faire de notre théorie est très-étendu.

Citons ici quelques exemples pris sur des localités connues.

On sait que la fonderie du Creuzot et les mines de charbon de terre qu’on y emploie sont situées à 10 kilomètres de distance du canal du Centre. C’est par ce canal que les produits de ces établissements descendent d’un côté dans la Saône, et de l’autre dans la Loire ; mais on est obligé de transporter ces produits par terre jusqu’à la rigole de Torcy, sur une longueur de 6000 mètres, ce qui occasionne tous les ans une dépense considérable.

D’après les renseignements les plus positifs, le poids des matières voiturées annuellement depuis le Creuzot jusqu’à