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sur les canaux de navigation.

cette rigole est d’environ 4 millions de kilogrammes ou de 4000 tonneaux ; tandis que le poids des matières qui y remontent, lesquelles consistent en soudes employées à une fabrique de cristaux, et en fontes de Franche-Comté, ne s’élève pas au-dessus de 400 tonneaux. Le poids des matières qui descendent du Creuzot dans le canal du Centre est donc au poids de celles qui remontent par la même voie dans cet établissement, comme 10 est à 1.

Un canal navigable qui serait pratiqué depuis les mines et la fonderie du Creuzot jusqu’à la rigole de Torcy pourrait donc être alimenté avec une très-petite quantité d’eau, si l’on établissait le rapport convenable entre les chutes de ses écluses et le tirant d’eau des bateaux destinés à le parcourir.

Si, par exemple, on employait à cette navigation des bateaux qui tirassent en pleine charge 1m, 30c, ces bateaux en remontant, ne tireraient plus que 10 centimètres ; et la différence des tirants d’eau entre les mêmes bateaux qui descendraient complètement chargés, et qui remonteraient ensuite avec le dixième de leur charge, serait de 1m, 10c.

Il faut savoir maintenant que la pente totale du canal serait de 48 mètres sur les 6 kilomètres de son développement ; ainsi, donnant un mètre de chute aux écluses qu’on y établirait, et supposant alternatif le passage des bateaux qui les traverseraient, non-seulement on rendrait nulle la dépense du bief culminant de ce canal, mais encore on pourrait y faire remonter un certain volume d’eau qui serait puisé dans la rigole, de Torcy où il aurait son embouchure.

On conçoit que les écluses d’une chute aussi faible seraient faciles à construire, et ne seraient pas, après leur construc-