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histoire de l’académie,

infatigable et ambitieux des Européens. Leurs voyageurs, que n’arrêtent ni les mœurs barbares des indigènes, ni le caractère funeste du climat, ont tenté de pénétrer par la côte du golfe de Guinée, ou par la Nubie supérieure, ou en traversant le désert du Soudan. Des voyageurs anglais se sont avancés avec une rapidité inouïe du Fezzan vers la capitale du royaume de Bournou. Ils ont trouvé des villes nombreuses et presque florissantes, un concours prodigieux d’habitants, et tous les témoignages d’un grand commerce et d’une industrie singulière. Ils ont observé, sur une étendue de plus de soixante-dix lieues, le rivage d’un lac intérieur, qui reçoit, dans des directions opposées, les eaux de plusieurs grandes rivières. Ce lac de l’Afrique centrale, déja connu par les relations des indigènes, s’offrait pour la première fois aux regards des Européens. Nous savons que l’on a poursuivi ces recherches avec une ardeur incroyable. Les nouvelles les plus récentes sont du mois de juin dernier ; celles que l’on doit recevoir seront peut-être datées de cette ville de Tombouctou, si célèbre et si inconnue ; ou elles résoudront d’anciennes incertitudes sur le cours du Niger.

L’honneur de ces découvertes appartiendra aussi aux voyageurs précédents que la mort a frappé sur tant de points de cette terre inhospitalière. À peine