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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/405

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sur la double réfraction.

lier également avec les deux hypothèses. Il est plus aisé de comprendre dans de premier cas, à la vérité, comment l’élasticité d’un même milieu réfringent varie avec la direction suivant laquelle s’exécutent les déplacements moléculaires ; mais l’on conçoit aussi, dans le second, que les molécules du corps doivent influer sur la dépendance mutuelle des tranches de l’éther entre lesquelles elles sont situées, et qu’elles peuvent être disposées de telle manière qu’elles affaiblissent plus cette dépendance mutuelle, ou l’élasticité de l’éther, dans une direction que dans une autre.

Le phénomène de la dispersion démontre que les rayons de diverses couleurs ou les ondes de différentes longueurs ne parcourent pas les corps avec la même vitesse, ce qui provient sans doute de ce que l’élasticité mise en jeu par les ondes lumineuses varie avec leur longueur. Lorsque la sphère d’activité des actions moléculaires est supposée infiniment petite relativement à l’étendue d’une ondulation, l’analyse démontre que l’élasticité qui propage les ondes ne varie pas avec leur largeur ; mais il n’en est plus de même quand la dépendance mutuelle des molécules s’étend à une distance sensible relativement à la longueur d’une ondulation. Il est facile de démontrer que, dans ce cas, l’élasticité mise en jeu est un peu moindre pour les ondes étroites que pour les ondes plus larges, et qu’en conséquence les premières doivent se propager un peu plus lentement que les secondes, conformément à l’expérience[1]. Il en résulte que

  1. La démonstration de cette conséquence de la théorie fait l’objet de la note II, à la suite du Mémoire.