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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/404

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sentiront que étudié avec attention les lois de la nature, cette simplicité et ces relations intimes entre les diverses parties du phénomène offrent les plus grandes probabilités en faveur de la théorie qui les établit.

Long-temps avant de l’avoir conçue, et par la seule méditation des faits, j’avais senti qu’on ne pouvait découvrir la véritable explication de la double réfraction sans expliquer en même temps le phénomène de la polarisation, qui l’accompagne constamment aussi est-ce après avoir trouvé quel mode de vibration constituait la polarisation de la lumière, que j’ai entrevu d’abord les causes mécaniques de la double réfraction. Il me semblait encore plus évident que les vitesses des faisceaux ordinaire et extraordinaire devaient être, en quelque sorte, les deux racines d’une même équation : je n’ai jamais pu admettre un seul instant l’hypothèse d’après laquelle ce seraient deux milieux différents, le corps réfringent et l’éther qu’il renferme, qui transmettraient l’un les ondes extraordinaires, l’autre les ondes ordinaires ; et en effet, si ces deux milieux pouvaient transmettre séparément les ondes lumineuses, on ne voit pas pourquoi les deux vitesses de propagation seraient rigoureusement égales dans la plupart des corps réfringents, et pourquoi des prismes de verre, d’eau, d’alcool, etc., ne diviseraient pas aussi la lumière en deux faisceaux distincts.

Nous avons supposé que c’était le même milieu vibrant qui, dans les corps doués de la double réfraction, propageait les ondes ordinaires et extraordinaires, mais sans spécifier si les molécules du corps participaient aux vibrations lumineuses, ou si celles-ci étaient uniquement propagées par l’éther contenu dans ce corps ; notre théorie peut se conci- -