Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/411

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tel fut le motif qui engagea M. Duteil, maréchal-de-camp commandant l’école, à donner des indications qui devaient avoir leur utilité dans la guerre des siéges. Officier d’une pratique consommée, il savait que, par la détérioration des canons et des mortiers, beaucoup de projectiles, des bombes surtout, restaient sans destination, et qu’il convenait de les utiliser pour une meilleure défense.

L’estimable professeur M. Lombard, connu par divers ouvrages sur l’artillerie, assista aux épreuves dont nous venons de parler, et en rendit compte à la suite de ses Tables du tir des canons et des obusiers, publiées en 1787. L’on doit dire à ce sujet qu’aucune des autres écoles ne présentait alors, d’après l’impulsion donnée par M. Duteil, et la coopération de M. Lombard, une plus grande activité dans les travaux et les expériences relatifs à notre arme, que l’école d’Auxonne, et il n’y a pas un officier de cette époque qui ne se soit rappelé avec le plus vif intérêt le temps qu’il y avait passé[1]. Les recherches prescrites par M. Duteil ne furent pas poussées plus loin, même en 1786. Ce premier résultat devait cependant conduire à un second qui était d’une plus grande importance ; on ne pensa point alors qu’en abaissant la bouche de la pièce, toutes choses restant dans le même état, on obtenait un tir à ricochet.

Cette idée m’étant venue à Neuf-Brisach, j’en fis l’essai

  1. L’estime et la reconnaissance pour le général Duteil s’étaient si bien conservées, qu’après le siége de Lyon on avait pu obtenir qu’il ne serait point sacrifié ; mais il eut fallu qu’il déclarât n’avoir point servi pendant la catastrophe de cette ville le général Duteil préféra la mort à l’idée de sauver sa vie par un mensonge.