vers la fin de 1791. Je me contentai de vérifier le fait, et de m’assurer si la fusée de la bombe placée en dehors, et du côté opposé à la bouche de la pièce, prendrait feu et le conserverait, ce qui ne manqua jamais. Les expériences que j’entrepris l’année suivante à Schélestatt m’offrirent des résultats analogues. Chargé pour lors de l’armement de la place, et cherchant à employer le plus avantageusement possible les moyens dont j’avais la direction, je crus que le tir des bombes à ricochet avec le canon pourrait donner lieu à une nouvelle manière de disposer l’artillerie dans les places assiégées, et je conçus l’idée des batteries à tranchées pour la défense des angles saillants de la fortification.
Mon premier soin fut de soumettre à l’expérience ce genre de tir. Les épreuves de Schélestatt, exécutées le 11 août 1792, m’apprirent que sous l’angle de degrés et avec une charge de une bombe de pesant livres, attachée à la bouche d’une pièce de était lancée du premier coup à plus de mètres, et par conséquent franchissait tous les ouvrages de la fortification ; qu’ensuite elle faisait en terrain horizontal neuf à dix ricochets, parcourait à peu près mètres par le roulis, et donnait pour portée totale plus de mètres.
Je vais présenter le tableau de ces épreuves, qui ne pouvaient être ni assez nombreuses, ni assez variées pour mener à des conclusions bien précises, mais qui dès lors constataient suffisamment les faits généraux que j’avais en vue. Nous remarquerons cependant que, toutes choses d’ailleurs égales, la grandeur des portées dépend de la manière plus ou moins exacte avec laquelle la bombe est attachée à la bouche du canon.