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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/425

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En proposant, pour être employées dans la guerre maritime, les bombes-obus lancées sous une direction faisant un petit angle avec l’horizon, l’auteur n’a pas même indiqué un tir nouveau. En effet, qu’on emploie les bombes proprement dites, ou bien qu’on se serve d’obus sphériques, ou conoïdes comme ceux de M. Forfait, ou ovoïdes comme les projectiles de M. Stevens, ou ovoïdes à hélices extérieures perfectionnées par les Anglais, après ceux de M. Stevens, ce sont toujours des projectiles creux qui doivent être lancés de manière à remplir les deux conditions essentielles de pénétrer et d’éclater dans la terre et le bois, car ils sont exclus de la maçonnerie, du moins de celle à revêtement ; je ne serais pas en effet éloigné de croire qu’une fois le parement tombé par l’action des boulets, les projectiles creux tirés contre le moellonage ne s’y logeassent et n’y fissent explosion. Ce qui convient donc essentiellement, dans ce cas, c’est que les idées de ce genre, dérivées de l’observation, ou nées du besoin des circonstances, soient soumises en divers temps à des épreuves réitérées.

Ainsi, l’essai de Renaud-Ville, au siége d’Ostende, en 1602, celui du colonel Le Vavasseur à Toulon, en 1793, justifié par les épreuves de Meudon, et d’autres subséquentes, ont confirmé l’effet du tir des projectiles creux.

La seule épreuve qui fut faite, à ma prière, par le général Lariboissière en 1809, contre les remparts de Vienne, donna un résultat négatif ; les obus se brisèrent en frappant le mur d’escarpe[1].

  1. Étant gouverneur de Vienne, en 1809, et le général Lariboissière,