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partie mathématique.

en est de même de l’action attractive de la lune. Il employa un art admirable dans cette recherche entièrement nouvelle, et suppléa par des considérations très-ingénieuses à la solution directe d’une question qui était alors placée au-delà des limites de la science mathématique. Il avait déja découvert la cause mécanique du mouvement des nœuds de l’orbite lunaire, et il reconnut qu’il devait se produire un effet semblable sur chacune des parties du globe terrestre dont se forme le renflement graduel depuis l’équateur jusqu’aux pôles. Il rechercha suivant quelle loi le mouvement imprimé à l’anneau extérieur doit être communiqué à toute la masse terrestre, et démontra ainsi la précession des points équinoxiaux, et la nutation de l’axe terrestre due à l’action du soleil. Cette première solution est à la vérité très-imparfaite ; mais elle satisfait à l’objet principal, en ce qu’elle montre clairement, et sans aucun doute, la cause dynamique du phénomène, Les observations et les longues recherches de Bradley conduisirent ce grand astronome à l’importante découverte de la nutation de l’axe terrestre et des rapports de ce mouvement périodique avec celui des nœuds de l’orbite lunaire. Dans le même temps la question dynamique de la précession et de la nutation fut traitée directement, et résolue par d’Alembert, qui considéra les rapports du phénomène avec la figure elliptique et la densité des différentes couches et avec le mouvement de rotation de la terre. M. de Laplace rappelle les conséquences principales de cette solution, et les incertitudes auxquelles elle demeurait sujette. Il indique ensuite les travaux et les découvertes d’Euler, qui traita le même sujet après la publication de l’ouvrage de d’Alembert. Les recherches de ces deux grands géomètres