Il n’y avait même qu’une seule combinaison, l’ammoniaque, qui, formée de deux éléments gazeux, et susceptible elle-même d’être observée sous cette forme, pût conduire à quelque épreuve concluante. Les auteurs trouvent que le pouvoir de ce composé est la somme de ceux de ses éléments.
Ce résultat tient à ce qu’ils ont employé, dans leur calcul, des proportions erronées ; car, en partant des données beaucoup plus exactes que l’on possède aujourd’hui, et faisant usage de leurs déterminations des puissances réfractives de l’hydrogène et de l’azote, les erreurs dont elles sont affectées se compensent et donnent, tout aussi bien que les nouvelles valeurs consignées dans ce mémoire, un pouvoir réfringent moindre, d’un douzième environ, que celui qui appartient réellement à l’ammoniaque.
L’inexactitude des proportions de tous les autres composés, auxquels les auteurs appliquent le même calcul, n’affecte pas moins les résultats définitifs.
Aussi, en employant les proportions beaucoup plus exactes que l’analyse chinique a fait connaître depuis, je trouve pour l’huile d’olive, la gomme arabique, l’alcohol, des différences de 12 à 13 entre le calcul et l’observation.
Toutefois, MM. Arago et Petit ayant prouvé que les changements d’état entraînent des variations considérables dans les pouvoirs réfringents, il ne serait pas étonnant de trouver autant de discordance entre les effets des éléments à l’état gazeux et ceux des mêmes substances à l’état solide ou liquide. Mais si l’on ne comparait que les composés gazeux avec leurs éléinents pris dans le même état, le pouvoir du composé serait-il égal à la somme de ceux des éléments ? Pour résoudre cette question, il serait inutile de calculer les pouvoirs réfringents dans le sens rigoureux que l’on donne