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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/594

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densité ; et l’on en concluait que chaque corps exerce sur la lumière une action dépendante de sa nature propre. Mais la diversité des capacités pour la chaleur, rapportées à l’unité de masse, avait conduit à une conséquence analogue relativement aux attractions que l’on admettait entre les corps et la matière de la chaleur ; et puisque, en calculant les capacités de chaque molécule en particulier, on a trouvé qu’elles étaient égales, ou dans des rapports simples, il n’aurait pas été surprenant que la même idée, appliquée aux pouvoirs réfringents, eût fait découvrir des rapports très-simples là où l’on n’avait aperçu aucune relation ; or, si une loi analogue existait réellement, elle se manifesterait dans les nombres mêmes du tableau précédent. Car, les gaz ayant été observés à la même température et pour la même pression, c’est-à-dire dans des circonstances où leurs particules sont à la même distance, les inégalités que l’on remarque dans leurs pouvoirs réfringents ne peuvent tenir qu’à l’inégalité des effets de chacune des molécules considérée individuellement.

Il reste à examiner s’il existe quelque relation appréciable entre le pouvoir réfringent des composés et ceux de leurs éléments. C’est surtout vers ce but que toutes mes tentatives ont été dirigées.

Dans le travail plusieurs fois cité de MM. Biot et Arago, on trouve déja quelques exemples de ce genre de comparaison. Mais à l’époque où ils l’ont publié, l’analyse chimique était loin d’avoir le degré de précision que l’on y a porté depuis. D’ailleurs, le nombre des fluides élastiques qu’ils ont soumis à l’observation ne leur permettait pas de suivre bien loin cette idée.