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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/627

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Les caractères communs à tous les individus de cette famille se tirent plutôt de la fleur que du fruit, qui n’offre pas autant d’uniformité dans sa structure. C’est pourquoi les sections propres à faciliter l’étude des genres de cette famille ont été fondées par M. de Jussieu sur l’examen des fruits. Ils varient en effet par le défaut ou la persistance des cloisons, aussi bien que par leur tissu élastique, fibreux, charnu, restant entier, ou s’ouvrant à la maturité.

Ces fruits different aussi par leurs propriétés ; quelques-uns sont amers et purgatifs, comme la coloquinte et l’élatérium. Beaucoup d’autres sont doux et alimentaires, comme les melons et fruits aqueux analogues.

On reconnaît au premier coup d’œil les cucurbitacées à leurs tiges ordinairement rudes, sarmenteuses, couchées ou grimpantes au moyen de vrilles tortillées en spirales ; et lorsque, sur de pareilles tiges, on rencontre des fleurs diclines, dans lesquelles l’ovaire supporte le calice soudé en partie à la corolle, et dont les anthères présentent des loges inégales ou en sillons flexueux, on la certitude que la plante pourvue de ces attributs appartient à l’ordre naturel des cucurbitacées. Tous ces caractères se trouvent dans le nouveau genre dont je donne la description. Il ne s’isole des genres voisins que par la réunion de fleurs hermaphrodites et de fleurs unisexuelles mâles sur les mêmes tiges, tandis que les autres genres les plus voisins portent des fleurs le plus souvent unisexuelles, les unes mâles, les autres femelles, et point hermaphrodites. J’ai reçu les graines de cette plante de M. Jacquin de Vienne sous le nom de Benincasa cerifera ; c’est M. Savi, professeur de botanique à Pise, qui a établi ce genre, en lui appliquant le nom de Benincasa, fondateur en 1593 du jardin actuel de