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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/632

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J’ai profité des observations intéressantes communiquées à l’Académie par M. Du Petit-Thouars, pour apprécier les caractères du Benincasa. Ce genre présente des fleurs hermaphrodites avec des mâles ; mais le Melothria est dans le même cas, et Adanson, dans ses Familles des plantes en 1762, ne jugeait pas ce caractère suffisant pour séparer le Melothria des melons, probablement parce que l’on trouve quelquefois sur des melons des fleurs hermaphrodites.

Les étamines du Benincasa sont libres, et peu ou point inégales, tandis que, dans le plus grand nombre des cucurbitacées, on observe trois filaments, dont deux sont plus larges, ce qui aide à reconnaître cinq filaments primitifs, savoir ; quatre réunis deux à deux, et un seul libre. Diverses gradations font ainsi rentrer les fleurs des cucurbitacées dans la loi de partage par cinq du calice de la corolle et des étamines parmi les plantes dicotylédones phanérogames. Leur type est de cinq parties ou divisions aux enveloppes florales, et de cinq étamines qui passent fréquemment aux nombres réguliers de dix, quinze et vingt.

M. Savi a cité parmi les caractères de la graine du genre Benincasa le défaut de rebord distinct. Elle est seulement ovoïde, épaisse sur le bord, ce qui ne peut suffire pour déterminer le genre.

Le Benincasa est pourvu d’un calice et d’une corolle ; cependant M. de Jussieu n’accorde qu’une seule enveloppe florale aux cucurbitacées, se fondant sur l’adhésion intime des deux parties. M. Du Petit-Thouars fait voir que cette opinion, plus d’un siècle auparavant, avait été celle de Jungius, qui, dans son Isagoge, posa les bases des méthodes reçues en botanique. Jungius s’était exprimé ainsi : « Inter nudos