Aller au contenu

Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/635

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

milieu du dix-septième siècle, de prendre rang parmi les puissances maritimes, on reconnut la nécessité de posséder sur les côtes de la Manche un port accessible à nos vaisseaux de guerre, et la malheureuse issue du combat de la Hougue, en 1692, fit encore bien plus vivement sentir ce besoin.

Le saillant de la côte septentrionale de la presqu’île du Cotentin vers le centre de la Manche pouvait seul offrir quelques points favorables à l’établissement d’un port militaire : aussi paraît-il certain que le maréchal de Vauban, qui avait entrepris un travail général sur toutes les frontières du royaume, ne fixa son attention que sur Cherbourg, et particulièrement sur la Hougue.

L’opinion de Vauban est d’un si grand poids dans toutes les matières qu’il a traitées, que son projet de port à la Hougue fut le premier que l’on prit en considération. Quand en 1756 on s’occupa de nouveau de former dans ces parages un abri pour notre marine, MM. Choquet de Lindu, ingénieur des bâtiments civils de la marine, Perier de Salvert, chef d’escadre, et plusieurs autres commissaires, se rendirent à cet effet à la Hougue : ils y dressèrent un nouveau projet plus étendu que celui de Vauban ; mais ce nouveau projet n’eut d’autre résultat que d’inspirer à nos voisins quelques inquiétudes sur nos vues ultérieures, et le traité de 1763 nous força bientôt de renoncer à son exécution.

Au commencement de la guerre d’Amérique, en 1777, l’idée des avantages d’un grand établissement maritime sur nos côtes de la Manche ayant paru se réveiller dans tous les esprits, le gouvernement qui avait chargé précédemment M. de la Bretonnière, capitaine de vaisseau, et M. Méchain qui a été depuis membre de l’Académie des Sciences, de recon-