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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/636

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naître nos côtes, depuis Dunkerque jusqu’à Granville, par des sondes et des relèvements, donna ordre au même. officier de faire un rapport sur les moyens d’obtenir sur ces côtes une rade où les escadres et les bâtiments de guerre pussent être à l’abri des vents et des insultes de l’ennemi.

Le rapport de M. de la Bretonnière porta exclusivement sur Cherbourg l’attention que Vauban et la commission de 1756 avaient attirée sur la Hougue : il s’attacha à montrer que, sur ce dernier point, la rapidité.des courants, le peu d’étendue de la rade qui était susceptible de défense, et la difficulté d’en sortir, sont des inconvénients majeurs qui devaient faire renoncer à s’établir à la Hougue ; tandis que Cherbourg réunit à l’avantage d’une situation plus avancée, qui permet de surveiller de plus près les mouvements de l’ennemi et d’inquiéter..ses convois, l’avantage non moins désirable d’un excellent mouillage et d’une rade dont l’entrée et la sortie sont également faciles, de presque toutes les aires de vent et dans tout état de marée.

Pour bien entendre ce qui va suivre, il faut se rappeler que le port de Cherbourg occupe le fond d’une petite baie d’environ sept mille mètres d’ouverture entre la pointe de Querqueville et l’île Pelée : la profondeur de cette baie, à partir de la ligne qui réunit ces deux points, est d’environ trois mille mètres ; la côte qui la borde est formée de rochers schisteux et granitiques. Sa partie septentrionale, qui forme la rade de Cherbourg, est couverte, à marée basse, d’une hauteur d’eau suffisante pour des vaisseaux de ligne.

C’est cette rade que M. de la Bretonnière proposait de fermer par une digue en pierres perdues, qui aurait laissé à ses extrémités, entre la pointe de Querqueville et l’île Pelée, des