La rade en avant de ce port est comme celle de Cherbourg une rade foraine ; mais il y a cette différence, que celle-ci couverte seulement du côté du sud, est exposée aux vents qui soufflent de l’ouest à l’est en passant par le nord, c’est-à-dire aux vents régnants dans la Manche ; tandis que celle-là située à l’opposite, est précisément abritée de ces mêmes vents ; or cette différence d’exposition rend évidemment la jetée de Plymouth d’une exécution moins difficile que la digue de Cherbourg ; au surplus, les matériaux de l’une et de l’autre sont fournis par des carrières peu éloignées. À Plymouth, ce sont des marbres ; à Cherbourg, ce sont des schistes et des granits ; là ces matériaux cheminent jusqu’à l’embarcadaire sur des routes de fer, ici on les charrie jusqu’au port sur des camions ordinaires ; de part et d’autre, ils sont transportés par mer au lieu du versement sur des bâtiments de tonneaux.
Le profil de la jetée de Plymouth est un trapèze qui a pieds anglais de largeur à sa base et pieds de largeur à son sommet, lequel doit former un terre-plain élevé de pieds anglais au-dessus des hautes mers. Le talus intérieur de ce profil a pieds de base, et le talus extérieur pieds sur de hauteur ; ces talus sont rectilignes, et sans aucune variation d’inclinaison depuis le fond de la mer jusque sur sa surface. Après avoir indiqué les dimensions et décrit tous les moyens de construction de la jetée de Plymouth, d’après le mémoire qui a été publié par M. Dupin, l’un de nous, M. Cachin, s’appuyant toujours de ce témoignage, établit la comparaison entre les quantités réelles de travaux qu’exigent la digue de Cherbourg et la jetée de Plymouth, et les dépenses respectives que ces travaux doivent occasionner jusqu’à leur entier achèvement.