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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/661

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1766, par M. Blakey, l’autre, il y a quelques années seulement, par M. Pierre Kier, dans lesquelles une couche d’air se trouve interposée entre l’eau et la vapeur aqueuse. Mais en lisant les descriptions de ces machines, et en jetant les yeux sur les figures qui les représentent, on ne reconnaît aucune analogie entre elles et l’appareil de M. Manoury. Ce qui nous paraît caractériser dans celui-ci l’emploi d’une couche d’air remplissant l’office de piston entre l’eau froide et la vapeur, c’est la pression égale et simultanée que l’on opère sur toute la superficie de ce coussin élastique, en obligeant la vapeur qui afflue au-dessus de se tamiser en quelque sorte à travers un diaphragme métallique percé de petits trous également espacés.

Au surplus, quand on contesterait à M. Manoury la priorité de l’interposition d’un matelas d’air atmosphérique entre l’eau et la vapeur aqueuse, ce qui lui appartient incontestablement, c’est le parti qu’il a tiré, pour régler le jeu des soupapes de son appareil, de la faculté dont jouissent le fer et le cuivre de se dilater inégalement sous les mêmes degrés de température.

En voyant tous les effets de cette machine se succéder avec une régularité parfaite dans l’intervalle d’une minute et demie environ, par les allongements et les raccourcissements inégaux de deux verges de métal assez petites pour, dans ce court intervalle de temps, passer graduellement de la température de l’eau fraîche d’un puits à celle de l’eau bouillante, et même à une température supérieure, on ne peut se dispenser de reconnaître dans le pyro-régulateur une application nouvelle très ingénieuse, et l’une des plus utiles que l’on puisse faire de l’inégale dilatabilité des métaux. L’application de cette propriété nous paraît enfin mériter ici de fixer d’autant plus l’attention des mécaniciens, que, d’après l’assurance