chez nous si nombreuses et si utiles, y sont encore rares et imparfaites ; ce n’est donc point d’un état de choses amélioré qu’il nous reste à parler, mais bien d’un état de choses qui réclame pour ainsi dire un commencement d’améliorations.
La profondeur et la rapidité des cours d’eau naturels étant sujettes à varier suivant les saisons, la navigation y devient également impraticable, pendant l’été lorsque les eaux sont trop basses, et pendant l’hiver lors des inondations.
D’un autre côté, quelles que soient les dimensions, et la forme des bateaux destinés à y naviguer, on est obligé, à moins de réduire ces bateaux à l’inaction une partie de l’année, d’en faire varier les chargements, suivant l’état accidentel de ces cours d’eau : des transports effectués par de tels moyens ne seront jamais que des expéditions par caravanes, dont les mêmes époques annuelles ramènent le retour et le départ.
Cette espèce de circulation intermittente pouvait être sans inconvénients autrefois lorsque les denrées, provenant du dehors, étaient approvisionnées pour l’année entière sur de grands marchés tenus à époques fixes ; mais aujourd’hui que le commerce se livre à des spéculations quotidiennes, dont le succès dépend du plus ou du moins de promptitude avec laquelle il peut disposer de l’objet de ses spéculations, on conçoit qu’il doit souvent recourir à des moyens plus réguliers et mieux que ceux qui lui sont offerts par la navigation fluviale.
Pour justifier cette préférence, il nous suffirait de montrer comment sous nos yeux un des plus beaux fleuves de la.
France sert à l’approvisionnement de la capitale assurés Le temps accordé à cette séance ne nous permet pas de décrire les obstacles de tout genre qui retardent, dans leur trajet de Rouen à Paris, la plupart de ces grands bateaux