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SUR LE NIVELLEMENT DE LA FRANCE.

bassins tertiaires de leurs affluents, de ceux-ci dans les vallées supérieures qui y débouchent, et ainsi de suite jusqu’au pied des montagnes dont le bassin principal est entouré.

Toutes ces opérations étant ainsi achevées méthodiquement, la carte du bassin principal se trouvera couverte de côtes plus ou moins nombreuses. Joignant enfin toutes les côtes de même hauteur par des lignes droites menées d’un vallon dans l’autre, on obtiendra le tracé d’une suite de polygones dont tous les angles situés sur des cours d’eau différents, seront compris dans une même surface horizontale.

Plus tard, il sera facile de tracer de semblables polygones sur les crêtes qui séparent les bassins limitrophes ; mais cette opération, moins pressante que celles qui viennent d’être indiquées sur les cours d’eau, doit être ajournée jusqu’à l’époque où la configuration hydrographique et le relief des bassins principaux, secondaires, tertiaires, etc., seront parfaitement déterminés.

Je ne sais si l’on a recueilli, chez quelque nation de l’Europe, les matériaux d’une carte hydrographique telle que je viens d’essayer d’en donner l’idée ; la publication de ces matériaux serait le premier pas à faire dans la recherche que nous provoquons.

Le profil longitudinal de la Brenta, rivière de l’état vénitien, est connu par les plus anciennes observations de ce genre qui nous soient parvenues. Elles datent de l’année 1506, et sont dues au célèbre frère Joconde, religieux dominicain, aussi savant ingénieur hydraulique qu’habile architecte. C’est le même qui, au commencement du XVIe siècle, fut appelé à Paris, où il dirigea la construction du pont Notre-Dame, et que plus tard, après la mort du Bra-