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SUR LE NIVELLEMENT DE LA FRANCE.

relief des diverses contrées de notre territoire au-dessus de la surface moyenne de l’Océan. Fallût-il, au surplus, plus de temps que nous ne le supposons ici pour mettre ce grand travail à perfection ce serait, non pas un motif d’y renoncer, mais plutôt une raison pour se hâter de l’entreprendre ; car, du moment même où les opérations auront été commencées, leurs résultats seront autant de faits positifs, dont la connaissance, jetant de nouvelles lumières sur la géographie et les sciences naturelles, contribuera nécessairement à leurs communs progrès.

Nous n’ignorons pas que, malgré tous les soins qu’on peut apporter dans l’exécution d’un nivellement de quelque étendue, sa vérification est toujours une opération utile. Celle du nivellement général de la France, tel que nous proposons de l’exécuter, pourra être faite autant de fois et en telles circonstances qu’on le jugera à propos. Il suffira de charger les ingénieurs nouvellement placés de répéter, dans les départements où ils seront envoyés, les observations de leurs prédécesseurs sur l’exactitude desquels on aurait conçu quelques doutes.

Afin de prévenir toute objection qui pourrait être faite contre l’opinion que je viens d’émettre, sur la facilité et la promptitude avec lesquelles MM. les ingénieurs des ponts-et-chaussées et des mines parviendraient de concert à dresser la carte de relief dont il s’agit, je vais citer un fait péremptoire. À l’époque où l’on ouvrit la majeure partie de nos grandes routes, M. de Trudaine, secondé par M. Perronet, fit lever le plan de chacune d’elles, depuis son origine jusqu’aux frontières ; il fallait joindre au plan de la route proprement dite, celui du territoire qui la borde à trois ou quatre cents toises de distance, de chaque côté ; pour peu que la ré-