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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/736

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Il y a infiniment de chances pour que l’eau des filtrations et des sources ne manifeste point une température parfaitement égale à celle du rocher d’où elle sort. En effet, la chaleur initiale des eaux de pluies qui pénètrent dans le sol varie continuellement ; tantôt elle est supérieure et tantôt inférieure à la température moyenne du pays. Ces différences sont souvent très-grandes pendant toute une saison. De plus, cette chaleur initiale est soumise à beaucoup de modifications qui dépendent de la profondeur à laquelle les eaux descendent, de la multiplicité et de la longueur des conduits, de la lenteur et de l’ancienneté de la circulation, du nombre et de l’étendue des amas d’eau traversés, si toutefois .il en existe sur les lignes de trajet. Ces éléments sont très-compliqués ; il faudrait en posséder l’expression pour apprécier le mérite du résultat que fournit chaque expérience. Or c’est ce qu’on ne peut avoir. Tout ce qu’on peut se permettre de conclure, c’est que la plupart des observations sont vraisemblablement très-approximatives, et qu’elles donnent en général des températures plus faibles que celles des zones de terrains au niveau desquels on a opéré, surtout lorsque les profondeurs sont considérables. Je dis en général, car à la rigueur il serait possible que l’eau d’une source ou d’une filtration de mine eût parcouru des conduits descendant beaucoup plus profondément que l’orifice d’où elle sort, et qu’elle eût eu le temps de prendre la température de ces conduits ; il se pourrait encore qu’elle eût parcouru de vieux ouvrages abandonnés, dans lesquels des déblais éprouveraient des décompositions susceptibles de produire une certaine chaleur ; mais ces deux cas doivent être très-rares. D’après, ce qui précède, le tableau suivant, contenant treize observa-