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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 7.djvu/764

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dans la première de ces mines, la chaleur croît de pour mètres cent., et dans la seconde, de pour mètres cent.

J’avoue qu’une aussi grande différence entre deux résultats recueillis sur deux points aussi peu éloignés m’a étonné ; je ne doute pas qu’elle ne soit due à une circonstance tout-à-fait locale, dépendante du peu d’épaisseur du terrain houiller et de l’inégale conductibilité des couches verticales du sol primordial inférieur. En effet, l’exploitation du Ravin est située dans l’alignement d’un énorme filon cuivreux qui se montre à trois quarts de lieue de là, du côté de Rosières, où il a été anciennement l’objet d’une exploitation très-considérable, et où l’on peut le suivre sur une longueur de plus de mètres au milieu des roches talqueuses[1]. Si cette puissante zone métallifère se prolonge sous les travaux du Ravin, comme cela est très-possible (car dans cette partie de la France j’ai reconnu d’énormes filons du même âge ayant plusieurs lieues de longueur), il s’ensuit que sa conductibilité, plus grande que celle des roches talqueuses, a dû exercer une influence notable depuis qu’elle existe, et qu’elle a pu occasionner les différences de température souterraine que j’ai exposées ci-dessus. Cette explication paraît assez plausible pour qu’on puisse s’y arrêter. Je passe maintenant aux observations que j’ai faites à Decise.

Les mines de houille de Decise sont situées dans un pays de collines très-étendues et très-prononcées. Les exploitations sont ouvertes sur le dos d’une de ces vastes collines.

  1. Voyez la description que j’ai donnée de ce gîte, Journal des Mines, t. 28, p. 421.